Vallée du silicone

Dimanche 02 Février 2020-00:00:00
' Nour El Cheikh

L’historien britannique et Senior fellow de l’Université Harvard, Niall Ferguson, parle dans son livre “La Place et la Tour” du rôle des Communications à travers les réseaux entre les individus les uns avec les autres, ainsi qu’entre les institutions depuis les institutions clandestines d’autrefois jusqu’au Facebook et à tous les membres de la Vallée du silicone. Le génie Niall a souligné comment des relations sociales, politiques et économiques, ayant un objectif commun, se forment loin des yeux des gouvernements et des dirigeants dans le but de contrôler et de gouverner. Ferguson a donné une leçon historique à la vallée du silicone. Leçon dont la vallée avait besoin, certificat historique émanant de l’intérieur de la vallée. Cet endroit contient un danger absolu non seulement des avantages absolus. La Vallée du silicone est extension des organisations maçonniques qui étaient les premiers à travailler à travers des réseaux de façon clandestine minutieuse. D’ailleurs, tu seras surpris, cher lecteur, d’apprendre que le livre parle de Jared Cohen, ce jeune homme né en 1981, qui est actuellement directeur exécutif de la compagnie Jigsaw, autrefois appelée Google Ideas. Ce jeune homme fut choisi par Condoleeza Rice, pour faire partie de l’équipe de planification des politiques. Il fut le plus jeune membre dans l’histoire du gouvernement américain. Cohen a dirigé un plan ayant pour titre “coalition des mouvements de jeunesse”. Plan basé sur les moyens d’utiliser les réseaux sociaux de communication comme Facebook. Ce jeune homme fut l’un des principaux créateurs, en 2010, de ce qu’on appelle la “création des États au XXI ème siècle”. Il fut qualifié d’architecte de la démocratie numérique et des révolutions de velours. Jared Cohen est l’une des composantes du système des réseaux qui ont changé la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord à travers ce qu’on appela “Le printemps arabe”, selon Ferguson. D’après “La place et la tour”, la guerre qui contrôle le monde depuis des décennies est une guerre idéologique et psychologique programmée et organisée par des cadres bien étudiés de façon pyramidale. Ferguson donne l’exemple de la chute de l’empire soviétique à cause de “la maladie du manque de valeur”. Tous les indices internationaux faisaient l’éloge de l’économie soviétique mais, contrairement aux prévisions, il y a eu une énorme chute suivie d’une action politique. Les masses ont cru dans le temps qu’il s’agissait simplement de “destin”. Pourtant c’est le danger des réseaux qui opèrent “au bas de la pyramide” de telle sorte à détruire les systèmes, les institutions, les valeurs et les croyances que le grand philosophe français Gustave Le Bon jugeait nécessaires pour la nation. L’historien britannique met en garde contre nos relations avec la technologie. En pénétrant dans le monde de l’internet tu risques de perdre une part de ton identité, de ta personnalité, de tes valeurs et de tes principes jusqu’à tomber dans le piège du recrutement électronique. Ensuite tu seras atteint du syndrome de la “patrie électronique” qui te fera haïr la terre sur laquelle tu vis et ne pas reconnaître les frontières entre les pays. En fait l’Europe a souffert du malheur du recrutement électronique à tel point que trente mille terroristes européens font partie de Daech. Souffrance qui s’étendra après la fin de ces groupes terroristes en faisant face à la problématique de comment faire fusionner ces personnes encore une fois dans la société. Enfin, je vous invite, chers lecteurs, à lire ce livre et à bien regarder la déclaration sur l’indépendance de l’espace électronique qui est une réaction à la loi sur les éthiques des Communications de 1996. Cette dernière juge que la vie électronique est sans gouvernements, sans dirigeants, sans valeurs, sans principes, sans frontières géographiques ni politiques et sans identité ni caractère.